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Géante Bela Rada
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Géante Bela Rada
24 décembre 2006

Géants du Nord

Histoire
Le géant est originaire d’Europe méridionale, et plus particulièrement de la Péninsule Ibérique. Les traces les plus anciennes se trouvent au Portugal et remontent au XIIIe siècle. Plus tard, le phénomène des géants s’est développé en Espagne ; ce sont alors des personnages muets qui miment des épisodes de l’histoire religieuse et des légendes locales. Au XVIe siècle, l’Espagne domine beaucoup de régions d’Europe, du Nouveau Monde et d’Asie. On dit alors qu’elle possède un empire où le soleil ne se couche jamais. En Europe, celui-ci s’étend jusque dans les Provinces du Nord, soit le Nord-Pas-de-Calais, à la Belgique, et aux Pays-Bas, territoires où le phénomène des géants s’est développé.

En Nord-Pas de Calais
Les premiers géants sont nés à l'époque où la région faisait partie des Pays-Bas espagnols. Le plus ancien répertorié est né à Douai en 1530. Il appartient à la famille des Gayants. Ce sont alors des mannequins gigantesques inspirés de la mythologie grecque et romaine, de l’Ancien et du Nouveau Testament, ou de Chanson de geste, Ils défilent lors de processions religieuses. Mais les déviances profanes de certains géants ne sont pas du goût de l’Église. Ceux-là sont proscrits des processions religieuses, et défilent dans les cortèges des carnavals et les fêtes païennes. La Révolution tente également de faire disparaître la tradition des géants, car elle est perçue comme une survivance de l’Ancien Régime, qui véhiculerait des valeurs contraires aux principes révolutionnaires. Malgré ces conjonctures peu favorables, les géants, en tant que symboles de l’identité des villes, s’adaptent aux changements de régimes politiques comme à l’évolution de la vie religieuse ; Gayant portera successivement le blason de Charles Quint, puis le soleil de Louis XIV, avant d’arborer les armes de la ville.reuze04

Dans le folklore du Nord de la France et de Belgique, le géant est une figure gigantesque qui représente un être fictif ou réel. Hérité de rites médiévaux, la tradition veut qu’il soit porté, et qu’il danse dans les rues les jours de carnavals, braderies, kermesses, ducasses et autres fêtes. Sa physionomie et sa taille sont variables, et son appellation varie selon les régions ; chez les Flamands, il est connu sous le nom de Reuze, chez les Picards, il est appelé Gayant. Créé par un groupe de personnes qui partagent des valeurs communes, le géant est un symbole majeur de l’identité collective. Porté par une ou plusieurs personnes, il se déplace seul, en couple, ou en famille. Le porteur lui donne alors vie, le fait danser, embrasser une géante, saluer la foule… Chaque géant a son histoire, les géants naissent, sont baptisés, se marient et ont des enfants comme les hommes. Le géant, en tant que représentant des habitants du lieu où il vit, est enraciné dans la tradition et fait partie de la culture populaire. Parfois il représente simplement un groupe de personnes partageant des valeurs communes, sociales, culturelles voire sportives.

Le XIXe siècle sera celui de la renaissance du géant ; la pensée romantique, à la recherche des origines de l’homme et de la société, offre un terreau favorable à la renaissance des traditions anciennes, donc à celle du géant. Considéré comme le fondateur et le protecteur des villes, le géant voit son rôle s’accroître à mesure que celles-ci prennent de l’importance, notamment avec la révolution industrielle et l’augmentation de la population. De nombreuses villes ont leur géant, tant en France avec Reuze Papa et Reuze Maman à Cassel, Martin et Martine à Cambrai, mais aussi en Belgique, avec les nombreux géants de la ducasse d'Ath. Les sorties des géants ont été arrêtées lors des deux guerres mondiales, mais la tradition reprend à la fin du XXe siècle. Certaines villes créent alors de nouveaux géants, comme Cafougnette en 1948 à Denain. D'autres villes ressuscitent leurs géants disparus, comme Steenvoorde avec la Belle Hélène, une géante qui a vu le jour en 1853 et fut recréée en 1980.

LBela_rada_d_tour_e_WEBa vitalité retrouvée de cette tradition séculaire suscite également de nombreuses créations, toutes vouées à une double vocation : pérenniser la tradition et révéler des richesses communautaires. La naissance de Bela Rada, en juillet 2008, s’inscrit parfaitement et avec beaucoup d’originalité dans cette démarche culturelle. La géante Franco-Serbe ambitionne d'y apporter une couleur supplémentaire, mais aussi un message de fraternité.

Bela Rada n'est pas le premier géant de la région à revendiquer des origines étrangères, avant elle sont nés :

  • à Le Quesnoy l'indigène Maori - Nouvelle Zélande
  • à Sailly-sur-la-Lys le Dieu Viking ODIN
  • à Gravelines le pêcheur venu des terres d'Islande
  • à Armentières Jacques et Françoise de Luxembourg.

Cette liste est-elle complète ? A vous de nous le dire...


Depuis novembre 2005, certains géants traditionnels de France et de Belgique et leurs fêtes sont inscrites au titre de chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité auprès de l’UNESCO.

Article officiel : Les géants au patrimoine mondial !
Quarante-trois nouveaux Chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité ont été proclamés ce 25 novembre 2005 par le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura. Y figurent notamment  les "Géants et dragons processionnels de Belgique et de France". Sont donc concernés les quelque 350 géants de la région Nord-Pas de Calais.
C’est la troisième fois que l’UNESCO proclame des Chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel, une distinction mondiale destinée à sensibiliser l’opinion à la valeur de ce patrimoine qui comprend des formes d’expression populaires et traditionnelles telles que les expressions et traditions orales, la musique et la danse, les rituels et la mythologie, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers, les savoir-faire liés à l’artisanat traditionnel, ainsi que des espaces culturels. Souvent fragile, ce patrimoine, porteur de diversité culturelle, est essentiel pour l’identité des communautés et des peuples.
Les 43 nouveaux Chefs-d’œuvre ont été proposés au Directeur général par un jury
composé de 18 membres et présidé par la Princesse Basma Bint Talal (Jordanie)
qui s’est réuni du 20 au 24 novembre pour examiner les 64 candidatures nationales
et multinationales (74 Etats au total). Ils viennent s’ajouter aux 47 Chefs-d’œuvre proclamés en 2001 et 2003. Vingt-sept des 47 Chefs-d’œuvre déjà proclamés ont bénéficié du soutien de l’UNESCO, grâce notamment à l’appui financier du Japon, pour lancer des projets de sauvegarde.

 


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